Dans la salle du « Quatrième Art », en cette soirée du 8 décembre, un public nombreux attendait impatiemment le démarrage du spectacle de danse de la chorégraphe et danseuse japonaise qui réside en Allemagne Yui Kawaguchi, invitée du Théâtre national tunisien en collaboration avec le Goethe Institut de Tunis. Après près de vingt cinq minutes d’attente, pour un spectacle prévu à 19 heures 30, ce dernier démarrait lentement.
La lumière et le son forment les ingrédients essentiels de la prénommée « Installation sonore et lumineuse. » Ces deux éléments s’annonçaient par petits éclats, quelquefois effrayants, tout de même, dans un espace et une scène noirs. Les choses ne semblent pas des plus commodes. La danseuse, toute vêtue de blanc, essaye de s’insérer dans cet univers qu’elle voudrait atteindre et qui s’annonce entassé d’obstacles. Elle se fraye des chemins sur une scène éclairée en demi-teinte. Entre la danse, la gymnastique et le mime, ses mouvements se suivent, se ressemblent, ou ne se ressemblent pas. Un exercice de style, à la limite, pour des tableaux quelque peu répétitifs. La mise en scène est savamment étudiée pour être intrigante et pour pousser les spectateurs aux questionnements.
Ces derniers demeurent jusqu’au terme du spectacle envoûtant, certes, mais qui nous a laissés sur notre faim. Sa fable dit pourtant qu’il s’agit d’une évocation de l’exil de cette artiste du Japon, vers l’Allemagne et plus exactement dans la capitale Berlin depuis quinze années. Les symboles utilisés n’arrivaient pas à exprimer les sentiments et les situations vécus. L’intrigue demeurait et c’est peut-être là le charme d’un spectacle de danse qui se voulait ici différent, mais n’arrivait pas à donner une ou des idées claires sur le sujet. Il n’en demeure pas moins que le talent de l’artiste japonaise Yui Kawaguchi est grand et qu’elle a présenté un travail digne d’intérêt. Ce dernier a été bien applaudi à la fin.
B.L.