Avant-première du film tunisien : « Le dernier mirage » de Nidhal Chatta
Convoitises et énigmes
Le second long-métrage du réalisateur tunisien Nidhal Chatta : « Le dernier mirage » sorti cette semaine sur nos écrans est un thriller psychologique. Une avant-première de ce film a eu lieu le 18 février Í la salle « Le Rio » en présence de son producteur Abdelaziz Ben Mlouka, du réalisateur et de quelques acteurs du film dont : Hichem Rostom, Abdelmonem Chouayet, Jean Marc Barr, Moez Mrabet et Férid Memmich.
Le film d’un peu plus d’une heure et demie, se laisse voir, car son action se situe entre Baghdad et Tozeur durant l’invasion US de l’Irak et la chute du régime de Saddam Hussein. Une histoire bien ficelée pour une œuvre classique avec ses intrigues, ses sensations et ses énigmes, surtout. Entre le désert et la cité, l’action se passe sur des rythmes particulièrement effrénés. Les flashs-backs, les montages parallèles, les gros plans et les imprévus sont lÍ pour insister sur la teneure des choses. Car il s’agit du vol d’un manuscrit rare du musée de Baghdad durant l’invasion de la capitale irakienne. Ce document : « Le Troisième infini », de son nom, atteste, en effet, que les arabes de l’age d’or avaient découvert, dix siècles avant Darwin, la théorie de l’évolution des espèces.
Et comme plusieurs des histoires de nos films reposent sur les coͯncidences, le manuscrit est retrouvé dans un avion naufragé dans le désert tunisien. Il deviendra l’objet de toutes les convoitises. Ce n’est lÍ que de la pure fiction. On suit les détails classiques d’une histoire policière et les évolutions incroyables et invraisemblables des événements. Les ingrédients du film policier n’y manquent pas, car un inspecteur perspicace parviendra Í élucider les mystères après maintes On retient notre souffle, car les surprises tombent en cascades. Et c’est le genre de films policiers américains que maÍ®trise ici le réalisateur tunisien Nidhal Chatta. Faut-il en faire plus ou moins. Il semble réussir dans ce genre qui pourrait intéresser le grand public.
Ne faut-il pas produire des films qui plaisent Í tous et non point des films intimistes et philosophiques qui restent destinés aux amis et Í une poignée de spectateurs « avertis » ? Car il ne faut pas imaginer qu’aujourd’hui, en Tunisie, les gens comprennent beaucoup au cinéma. Ils ont d’autres chats Í fouetter. Ce film est réalisé selon les normes classiques et évoque, en filigrane, des détails propres Í tous les arabes, détails qui intéressent, évidemment les tunisiens. Le jeu des acteurs est acceptable et répond, en quelque sorte, aux exigences de cette œuvre.
B.L.