L’artiste tunisien Mehdi Bouanani, plus connu sous le pseudo d’Aka Da Bro, expose Í la galerie « Le 32 Bis », Í Tunis et jusqu’au 25 juin ses dessins au fusain sous le thème de « TWENSA. » Un voyage dans l’univers du Tunisien lambda, allant du dix neuvième siècle, Í nos jours.
Un thème original que Aka Da Bro revisite Í sa manière. Dans la petite cour de la galerie qui mène aux étages, une voiture de collection (une 403 Peugeot) nous « accueille. » Elle est en plus surchargée de valises et autres cageots et caisses en plastique et toute prête au départ, pour un voyage extraordinaire. Une invitation bien originale pour accéder Í l’exposition. Un clin d’œil Í une pratique qui était d’usage il y’a bien des années. Et sont-ce des cartes postales et des photos allant de l’époque de la colonistaion de la Tunisie et d’autres encore qui datent de ces dernières années ? Les regards et les expressions des visages de ces personnages rééls qui ont traversé le temps, semblent raconter aujourd’hui, par le truchement du dessin, leur propre histoire. Le simple cliché d’hier ou d’aujourd’hui devient un témoignage vivant d’une époque et d’une situation.
Les gens que met en évidence notre artiste sont des gens ordinaires ou même oubliés et passés inaperçus. Aka Da Bro, a donc su extraire l’essence de ces trésors qu’il a repris, « croqués » et donné un sens artistique qui épouse l’art contemporain. Et doit-on alors cataloguer le travail de cet artiste ? Car il demeure iconoclaste, cherchant Í se définir comme unique dans son genre. Ce sont des « impressions intimes » que dégage l’usage de ses dessins au fusain. De grands tableaux qui vont de pair avec le lieu, cette galerie de fortune, qui semble ne pas payer de mine. Elle se présente Í trois niveaux et appartient Í l’histoire de Tunis. « Le 32 Bis » est dirigé et animé par Yosr Ben Ammar et Mehdi Ben Cheikh. Chacune des expositions qu’ils organisent sort de l’ordinaire et fait l’événement pictural.
Avec « TWENSA », c’est un coup de cœur Í la vie de ces personnages anaonymes sortis de l’oubli et un dialogue que tente d’engager l’artiste avec eux. Le visiteur n’y est pas exclu et va donc Í la rencontre de ces fragments de vie o͹ le temps semble s’être arrêté. Une exposition Í visiter absolument.
B.L.